Le Prince d’Été – Alaya Dawn Jonhson

Sur la côte de ce que l’on appelait jadis le Brésil, ce sont les femmes qui dirigent la légendaire ville-pyramide de Palmarès Três. La reine ne cède le pouvoir qu’une fois tout les 5 ans, à un Roi d’été dont l’histoire enfièvrera la cité l’espace d’une année. Pour June Costa, la vie n’est qu’Art. Elle rêve de remporter le prestigieux trophée de la reine. Un rêve qu’elle n’avait jamais remis en question… jusqu’à ce qu’elle rencontre Enki. Fraîchement élu roi d’été, Enki est le garçon dont tout le monde parle. Mais lorsque June le regarde, elle voit bien au delà de ses fascinants yeux d’ambre et de sa samba ravageuse : elle reconnaît en lui un artiste total. Follement amoureuse, June décide alors de créer avec lui un chef d’oeuvre qui restera gravé à jamais dans les mémoires. Mais le temps leur est compté. Car, comme tout les rois d’été qui l’ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.

Il y a plusieurs points qui m’ont frappé au cours de la lecture de Le Prince d’Été.

D’abord, l’univers très original et complexe qu’a imaginé l’auteur. L’histoire a lieu plusieurs siècles après notre ère, en plein coeur de notre Brésil actuel. C’est tout une politique et un mode de vie qu’Alaya Dawn Jonhson a construit. Palmarès Três, la ville dans laquelle se passe toute l’intrigue, possède une configuration et une hiérarchie complexe et, même après avoir lu l’intégralité du roman, je dois avoué que je n’ai pas saisi toutes les subtilités qui régissent la vie des personnages. L’auteur est lui-même plongé dans son monde imaginaire et oublie parfois d’expliquer clairement certaines règles de fonctionnement qui le compose. Je me suis posée beaucoup de questions tout au long de ma lecture concernant la hiérarchie et la signification de certains termes utilisés et je n’ai pas obtenu toutes les réponses. L’auteur utilise souvent des mots à consonance hispanique et je ne parle pas suffisamment Espagnol ou Portugais pour deviner quels mots existent réellement et quels termes ont été inventés. J’aurais beaucoup apprécié un lexique à la fin du livre expliquant clairement la signification de ces expressions écrites en italique dans le texte et qui ont réellement perturbé ma lecture. C’est pourquoi j’ai mis un moment avant de pouvoir me plonger complètement dans l’histoire.

La seconde particularité que j’aimerais mettre en avant est la sexualité présente dans Le Prince d’Été. Dans ce futur Brésil, les hommes et les femmes ont parfois des relations hétérosexuelles, parfois homosexuelles, voire les deux à la fois et c’est parfaitement normal. La mère de June, le personnage principal, est mariée à une femme après avoir vécu plus de quarante ans avec un homme et la jeune fille n’est en rien perturbée par ce changement. J’ai particulièrement apprécié cet aspect de l’histoire. Bien qu’il y ait peu de chance pour que le monde créé par Alaya Dawn Jonhson existe réellement un jour, j’aime à penser que notre société actuelle tend vers cet idéal sexuel. Par ailleurs, Palmarès Três est uniquement gouverné par les femmes. Toutes les décisions importantes et la politique de la ville sont prises par le sexe féminin et les hommes sont en sous nombre. Cependant, Le Prince d’Eté ne m’apparait pas comme un roman féministe. Beaucoup de problèmes causés par ce genre de gouvernement sont remis en cause tout au long de l’histoire.

Enfin, le point qui m’a le plus séduite, c’est l’importance de l’art dans l’histoire. Toute la vie du personnage principal tourne autour de ses oeuvres artistiques et chaque habitant de Palmarès Três excelle dans un domaine artistique. Les descriptions sont riches et permettent au lecteur de bien visualiser les oeuvres réalisées et d’en comprendre toute l’importance dans l’histoire. L’art est un élément clé de l’intrigue, l’une des principales sources de motivation des personnages principaux et je trouve leur cause très noble.

Le Prince d’Été est donc une histoire très intéressante, mettant en lumière des sujets importants de notre société. Cependant, l’auteur n’a pas su intégrer complètement le lecteur dans son monde.

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